Aujourd'hui, j'aimerais partager avec vous un autre insight qu'on a eu avec Jean-Charles en faisant le bilan sur ce qu'on a construit jusqu'à présent.
Celui de l'impermanence.
En parlant des gens qu'on coachait, on se rendait compte d'une chose : on a tous tendance, et surtout en Occident, à vouloir fixer les choses.
À se dire : "Ok, je suis très impatient d'avoir ma perspective, ma méthode, et d'avoir un système business dans lequel je vais me sentir bien. Je veux construire des choses qui sont solides, je veux avoir de la clarté sur l'ensemble de mon business, et je me sentirais bien quand j'aurais enfin ma perspective et ma méthode bien définies."
La réalité, c'est que tout ça, c'est une illusion.
C'est un besoin qu'on a en nous, qu'on a tous : le besoin de contrôle.
On adorerait pouvoir se dire : "Je contrôle parfaitement mon environnement, ça y est, j'ai enfin posé ma perspective, je suis enfin assis, et j'ai enfin trouvé une méthode que je peux transmettre qui va aider les autres."
Tant qu'on n'a pas ça, on n'agit pas.
Tant qu'on ne se sent pas légitime de créer une méthode, on n'agit pas non plus, parce qu'on se dit : "Mais il faut des années d'expérience pour fonder une méthode, et je ne veux pas m'enfermer trop tôt."
La réalité, c'est qu'une perspective, c'est une direction. En aucun cas quelque chose de figé.
On pourrait décrire une perspective comme un ensemble de valeurs qui sont injectées dans un domaine et qui donnent une énergie, une direction, une manière de voir les choses.
Voir les perspectives comme quelque chose de figé, c'est passer à côté du concept.
Si on commence à figer une perspective autour d'un contenu, d'une manière de l'expliquer, d'exemples précis, et qu'on commence à toujours la raconter de la même manière, alors notre perspective ne devient plus une perspective.
Elle devient un tableau. Et ce tableau, il ne décrit plus la réalité, il ne décrit plus le vivant devant soi.
Comme dit Héraclite : "On ne se baigne jamais deux fois dans la même rivière." Tout est en mouvement perpétuel.
Le bouddhisme enseigne l'impermanence comme l'une des trois caractéristiques de l'existence. Rien ne reste identique, tout change constamment.
La perspective, elle doit en permanence se renouveler. Elle doit se renouveler en fonction des expériences du créateur de la perspective, et en fonction des gens qui sont devant soi et qu'on est en train d'aider à chaque minute de notre vie.
Tout comme un business. Un business, il faut avoir le courage de le faire évoluer.
L'indicateur du succès d'un business, c'est le bonheur et la fluidité avec lesquels le fondateur est dans ce business, et les employés, et aussi la puissance avec laquelle on va aider nos clients.
Mais si le créateur change de phase de vie, il change d'envie, il est normal que le business puisse évoluer avec lui.
C'est pour ça que dans Perspectives et dans Atomic, on évolue tout le temps. Même si on a une perspective qui reste la même, les modalités par lesquelles on a envie d'exercer cette perspective changent.
La perspective, elle va commencer quelque part, mais elle ne va jamais s'arrêter quelque part.
Le fait de voir le coaching et tout ce qu'on fait sous ce prisme de l'impermanence, ça nous permet aujourd'hui d'être beaucoup plus légers en coaching.
Avant, j'avais tendance à voir le truc d'un point de vue marketing. C'est beaucoup plus simple d'avoir une perspective quand on est très sûr de soi, et qu'on a un biais de surconfiance dans cette thématique, en pouvant donner une méthode A plus B plus C.
Cependant, la réalité c'est que si on essaie de faire ça, on ne sera plus aligné dans deux mois avec la perspective qu'on vient de donner, et qu'elle ne reflètera jamais les enjeux réels qui sont sous nos yeux.
À la place, on encourage maintenant les membres du programme Perspective à embrasser l'impermanence, et à plutôt formuler leur perspective sous la forme d'une question de recherche.
Qu'est-ce qui m'intéresse ? Comment je recherche mon sujet ? Et quelles sont mes intuitions à l'intérieur de ces questions ?
Ensuite, on encourage les gens à embarquer une audience, à embarquer d'autres personnes qui résonnent avec leur sensibilité, dans la découverte des réponses.
Et les réponses, probablement, ne seront jamais figées, jamais définitives, car tout est impermanent.
Maintenant, on évite de proposer des protocoles, ou des frameworks, ou des points d'étape précis, car tout bouge en permanence, et ce serait bête de se figer.
C'est le parcours de création de perspective qui nous fait évoluer, et pas nécessairement la transmission figée de cette dernière.
Autant faire durer ce parcours d'évolution le plus longtemps possible.
D'ailleurs, on a eu des gens ce week-end qui nous ont dit qu'ils en avaient marre qu'on change en permanence le programme et que c'était un défaut.
Nous, on considère qu'au contraire, c'est une qualité. Ça signifie qu'on s'aligne toujours avec ce qui est pour nous et ce qui est pour l'audience.
On essaie de faire au plus juste à chaque fois. Si le programme évolue en permanence, c'est plutôt bon signe.
Ça veut dire que notre perspective, notre manière de voir les choses sur le sujet évolue en permanence aussi, et qu'on n'est pas simplement en train d'avoir un état d'esprit fixe en disant : "Si ça marche, on laisse comme ça."
Voilà, c'est tout pour cet email, qui est assez en lien avec celui d'hier, sur le fait qu'il n'y ait pas de chemin.
On espère qu'il vous aura plu.
Belle journée, Eliott